1. Les pièces
documentaires
Google/Université du Michigan, Cooperative
Agreement between Google and the University of Michigan,
[2004].
Le document se trouve en version html sur le
site de l'Université à l'adresse suivante :
< www.lib.umich.edu/michigan-digitization-project/michigan-
digitization-project-umgoogle-cooperative-agreement
>
Google/Université de Californie, Cooperative
Agreement between Google and the University of California, 27
juillet 2006.
Le document se trouve en version pdf sur le
site de l'Université à l'adresse suivante :
< www.cdlib.org/services/collections/massdig/docs/
uc_google_agreement.pdf
>
Google/Universités de l'Illinois, du Texas, de Virginie
et du Wisconsin.
Quatre
autres contrats sont maintenant publics (en février 2009).
On en trouvera les adresses sur le serveur de l'OCLC (avec une
importante bibliographie) :
http://www.oclc.org/programs/ourwork/collectivecoll/massdigresour
celist.htm
—— Ces contrats ont été rendus
publics en vertu des lois sur l'accès à
l'information.
S'il s'agit de documents juridiques, qui doivent être
interprétés adéquatement, ils n'en confirment
pas moins clairement ce que les universités partenaires de
Google disaient depuis le début (sur les coûts, les
responsabilités, le respect des droits de reproduction et
les droits de diffusion et de propriété des fichiers
électroniques). En revanche, la comparaison des six
contrats est extrêmement significative, notamment sur les
droits des Universités qui, contrairement à ceux de
Google, doivent être explicitement précisés (ne
serait-ce que pour protéger le travail de la compagnie
commerciale afin qu'il ne soit pas volé par des tiers). Ils
sont de mieux en mieux protégés.
Google/Bibliothèque municipale de Lyon
medias.francetv.fr/bibl/url_autres/2009/11/27/59238762.pdf
Le contrat a été rendu public
par la ville de Lyon, à la suite d'une demande formelle
d'accès à l'information, le 26 novembre 2009. Il se
consulte sur France Culture 2. Ce
contrat ne nous a rien appris. Il est dans la suite logique des
contrats antérieurs, sauf qu'il n'empêche pas la
bibliothèque de mettre ses fichiers, sur son site internet
public, à l'investigation des autres systèmes de
recherches. C'est encore une nouvelle percée des
négociations avec Google.
Le coût de l'opération
étant entièrement aux frais de Google, depuis les
scanners jusqu'aux assurances, il me semble qu'un droit exclusif
d'exploiter commercialement les fichiers,
réservé à Google durant 25 ans, ce n'est
vraiment pas trop cher payé. Vingt-cinq ans c'est beaucoup,
beaucoup trop ? Si l'on compte correctement, c'est quatre
fois moins que le prétendu droit d'auteur qui s'étire
durant 70 ans après la mort de l'écrivain, soit en
moyenne au moins un siècle...
2. Données
bibliographiques
formats-ouverts.org,
« Dossier
Bibliothèque numérique (européenne ou
non) », document du 15 septembre 2005, mis à
jour le 9 février 2007 (dernière entrée, 13
nov. 2007). Formats-ouvert de Thierry Stoehr et
de Sylvain Lhullier a été fondé le 1er juillet
2004. Il se consulte à l'adresse suivante :
< formats-ouverts.org/ >
Attention : sur le site, il faut chercher
« Bibliothèque numérique » dans
la section Catégories (en bas de la colonne de
gauche, avant les Archives), puis lancer la recherche (avec la
commande « rechercher dans cette page » de son
système de communication) « Dossier de
synthèse ». On trouve alors une chronologie des
diverses actions de la BNF en
« réaction » à Google, conduisant
à Europeana (2007-2008). Il s'agit d'une très
précise et très précieuse chronologie
commentée. Pour la seconde édition de mon analyse
(septembre 2007), cet exposé factuel a remplacé
toutes mes sources de la première édition et tous les
documents que j'avais accumulés depuis.
Davie A. Vise et Mark Malseed, « A virtual
library », the Google Story, New York, Delacorte
Book (Randam House), 2005, 326 p., p. 228-239.
C'est l'histoire factuelle et
événementielle de la mise en place de Recherche de
livres, 2002-2004, un chapitre de l'histoire de
l'entreprise commerciale et intellectuelle de « Larry and
Sergey ».
3. Informatique et
bibliothéconomie
Alain Jacquesson et Alexis Rivier, Bibliothèques
et documents numériques : concepts, composantes,
techniques et enjeux, Paris, Électre (Édition du
Cercle de la librairie), 1999, 377 p.
Recherche de livres de Google ne figure pas
dans l'édition originale de ce manuel d'introduction aux
bibliothèques virtuelles et électroniques (je n'ai
pas vu sa réédition de 2005). C'est pourtant
là qu'on trouvera décrite la réalisation de
ces bibliothèques, depuis la nature du document informatique
jusqu'à sa mise en banque, en passant par la
présentation
des divers types de scanneurs. Du point de vue qui est le
nôtre, un chapitre
essentiel de l'ouvrage ne manque pas,
dont le titre dit tout : « Mythes et
limites des bibliothèques numériques »
(p. 355-359). En effet, les bibliothécaires sont bien
placés pour expliquer la nécessité de
conserver et de donner accès aux livres et manuscrits
originaux, d'abord parce que la version électronique est
toujours un « filtre » de l'original et ensuite
parce que l'étude bibliographique ne peut se réaliser
que sur l'objet matériel (impositions, encres, papiers,
filigranes, reliures, etc.). En revanche, ils sont
également bien placés pour faire comprendre que
« les bibliothèques ne maîtrisent plus comme
auparavant leur devenir informatique » (p. 359),
tout simplement parce que les normes bibliographiques se
sont commercialisées et qu'avec l'avènement des
bibliothèques virtuelles et électroniques les
bibliographes ne peuvent ni contrôler ni ignorer les normes
bibliographiques du marché, à moins de se couper du
public (public, comme dans bibliothèque publique). Bref,
les experts de la manipulation, de la conservation et du
cataloguage des livres et des manuscrits, les
bibliothécaires, doivent maintenant accepter de composer
avec les règles de l'information bibliographique sur
l'internet. Et le manuel de Jacquesson et de Rivier est là
pour montrer qu'il n'y réussissent pas trop mal.
La preuve en est que tout ouvrage d'ensemble
sur la bibliothéconomie contient aujourd'hui son chapitre
consacré aux bibliothèques virtuelles et
électroniques, sans compter les nombreux ouvrages qui
traitent exclusivement de la question. En voici, pour
illustration, deux exemples récents.
G. G. et Sudatta Chowdhury,
Introduction to Digital Libraries, Cornwall, Facet
Publishing, 2003, 359 p.
Fabrice Dapy, éd., les
Bibliothèques numériques, Paris, Lavoisier (coll.
« Hermes Science Publications »), 2005,
220 p.
• Bibliographie
critique
Courant, Paul, Au courant : Paul Courant's blog
about
librairies, economics, publics policy, and other stuff.
< paulcourant.net >
Le site internet du professeur de
l'Université du Michigan défend avec autant de
rigueur que de vigueur le projet Recherche de livres de Google
où il a engagé son
université.
Ertscheid, Olivier, Affordance. Blogue d'O.
Ertscheid, professeur à l'Université de Nantes,
maître de conférence en Sciences de l'information et
de la communication. Thèse remarquable publiée sur
le site.
Affordance.info
Au fil des ans, dans son blogue sur les
questions bibliographiques liées à l'informatique,
l'auteur a publié régulièrement des billets
qui réagissaient aux informations de la presse quotidienne
sur Google et sur son système de Recherche de livres, de
sorte qu'il s'agit d'une importante bibliographie courante de la
presse à ce sujet sur la toile. Pour le contenu des
billets, les strates successives sont chaque fois articulées
et développées. Voir par exemple son billet de la
rentrée de l'automne 2009, le 24 septembre :
« Scanne moins fort, y'a le petit qui dort ».
Il s'agit, toutefois, de billets d'humeur, on ne doit pas
l'oublier, ce qui correspond aux éditoriaux de nos journaux.
Or, il s'agit aussi, mine de rien, du développement
universitaire du discours de la République contre Google,
dans l'esprit de son alter ego de Montréal, Jean-Claude
Guédon. Du genre : « Bravo, Lyon !
Vous voilà complice d'un magnifique hold-up
culturel ! » (4 septembre 2009), opinion qu'Olivier
Ertscheid dit partager entièrement.
Cela dit, si le discours est celui d'un
universitaire, ce n'est pas pour autant un discours de niveau
universitaire sur ces questions. La preuve en est qu'Olivier
Ertscheid n'a jamais rendu compte, ni tenu compte, des ouvrages de
Lucien X. Polastron sur son sujet. Il a beaucoup parlé de
ses personnages, Jean-Noël Jeanneney et Bruno Racine, mais
jamais il n'a présenté la moindre analyse critique de
leurs ouvrages et entrevues. Au lieu de cela, Olivier Ertscheid
radicalise les procès d'intentions mercantiles
cachées contre Google sous le nom assez inattendu
d'« eugénisme documentaire », qui
désigne tout simplement la mort (présentée
comme un suicide !) de la librairie et l'étouffement de
la bibliothèque. Mais il y a une
autre raison d'enregistrer le blogue Affordance dans la
présente bibliographie sur le discours de la
République contre Google. C'est la dernière
références que l'on trouve à la fin des
remerciements, à la toute fin du livre de Bruno Racine. Le
président de la BNF sait utiliser les ressources de la
toile. Un blogue est un site personnel où un quidam peut
inscrire ses réactions, comme l'on sait. Bruno Racine y a
donc écrit, noir sur blanc pour écran couleur que,
non, il n'avait pas été désigné comme
président de la BNF par la droite de Sarkozy, mais par la
gauche de Chirac ! et que les questions informatiques et
électroniques n'ont pas souvent de bonnes réponses
politiques, de politique patriotique notamment ! Son
intervention (auquel Olivier Ertscheid
« répond » dans un message fleuve) ne
pouvait évidemment pas prendre place dans son essai,
s'agissant d'un excellent mauvais coup aux partisans de J.-N.
Jeanneney et autres pourfendeurs de Google, dont Olivier Ertscheid
lui-même, et sur son propre site.
On peut même croire qu'il s'agit aussi,
pour ceux qui savent utiliser correctement les systèmes de
recherche sur l'internet, d'une référence au
débat Laflèche/Bissonnette qui n'a pas eu lieu, et,
plus précisément au présent essai, que
n'importe qui trouvera avec deux noms propres « Google
Laflèche et Europeana Bissonnette ». Bref, Bruno
Racine n'est vraiment pas un petit nono.
Hancher, Michael, président, the Library of
Google : Researching Scanned Books, session du
congrès annuel du Modern Language Association of America, 29
décembre 2008.
Ces trois communications au sujet de l'impact
de Recherche de livres sur la recherche scientifique devraient
marquer la conclusion historique de l'entreprise de Google, quel
que soit son avenir. Si le système de recherche de Google
n'était somme toute qu'un système parmi d'autres (et
une grande réussite commerciale), il en va tout autrement
dans le cas qui nous occupe, dès lors que la
bibliothèque de Google dépasse les sept millions de
livres. Et c'est le titre de la première communication qui
le dit : les travaux sont maintenant datés, dans le
calendrier
grégorien des chercheurs, avant ou après Google. En
tout cas (c'est la démonstration de L. Spiro), beaucoup de
recherches faites avant l'apparition de Recherche de livres peuvent
ou même doivent être refaites. Amanda French,
« From Horse and Buggy to Hovercraft : My Research
Before et After Book Search »; Lisa Spiro,
« Dissertation 2.0 : Remixing a Dissertation of
American Literature as Work of Digital Scholarship Using Google
Books »; et Eleanor Shevlin, « When Is a Book
Nor a Book ? Using Google Book Search ». Voir le
résumé de ces communications à l'adresse
suivante.
< mh.cla.umn.edu/MLA_SHARP.pdf >
Ichbiat, Daniel, « Secousses dans le monde de
l'édition », Comment Google mangera le
monde, Paris, L'Archipel, 2007, 265 p, p. 205-223,
aussi p. 161-167,
Les livres ont évidemment fait suite
aux discours des notables, puis aux échos de la presse, sur
les positions de la République dans l'affaire Google
Print. Le discours de Daniel Ichbiah en est un bel exemple,
même si le chapitre de son livre donné ici en
référence est beaucoup plus sobre que ses
communiqués de presse, articles et entrevues sur l'internet.
Il est vrai que je pourrais donner également l'exemple du
chapitre correspondant de l'ouvrage de Barbara Cassin,
Google-moi :
la deuxième mission de l'Amérique
(Paris, Albin Michel, coll. « Banc public »,
2007, 261 p.), chapitre intitulé « Des
données sensibles - nos livres ! »
(p. 185-225); mais dans ce cas, brouillon et nuances font trop
mauvais ménage pour représenter sérieusement
la pensée de la République. On ne comprend pas,
finalement, ce que pense vraiment la philosophe sur la question
qu'elle finit par traiter très approximativement en tant de
pages.
Avec Daniel Ichbiat, cela ne fait aucun doute,
tout y est, y compris la rhétorique de
l'Élysée, qui multiplie les coups d'ensensoir
vis-à-vis
de l'entreprise Google et notamment leur
bibliothèque électronique. Mais l'auteur n'a pas
l'intention de donner le bon Dieu sans confession à Page et
Brin (c'est, en Amérique, Larry et Sergey), d'autant qu'ils
ont refusé de le recevoir ! Justement, tout est
là. Si, comme tout homme d'affaire, ces deux-là
n'ont,
heureusement, de compte à rendre à personne, sauf
à leurs employés et à leurs actionnaires, il
ne suit évidemment pas que nous sommes en face d'une
dangereuse secte. C'est pourtant la théorie
paranoïaque du complot. Sans aucune preuve à l'appui,
Ichbiat suppose que Google enregistre systématiquement des
données confidentielles et personnelles sur la vie
privée de ses utilisateurs, que les ramifications de
l'entreprises sont souvent cachées et qu'il s'agit d'un
« quasi-monopole ». Je cite :
« le quasi-monopole (!) de Google implique une prise de
contrôle potentielle (!) sur la plupart (!) des
communications : messagerie, téléphonie,
actualités, diffusion de vidéos, distribution de
logiciels, commerce électronique... Chaque requête
émise par un individu serait (!)
mémorisée, quel que soit (!) le service de
Google utilisé (recherche, cartographie, lecture
d'actualités...) » (p. 19). Lorsqu'un livre
s'ouvre sur de si grossières affirmations, il faut
comprendre que son auteur est en croisade. D'abord pour le
présent : en proposant gratuitement ses
logiciels payés par la publicité, Google mettrait
à mal les pauvres programmeurs et petites entreprises de
logiciels ! (blâme très original, jamais lu nulle
part jusqu'ici : trouvez-moi donc une compagnie commerciale
dont la vocation est de ne pas nuire à la concurrence, sauf
dans l'empire napoléonien de la République
française, bien sûr). Ensuite pour l'avenir :
que se passera-t-il lorsque Google retirera ses billes, fera
faillite ou voudra monnayer sa banque Recherche de livres ?
(argument bien connu, celui-là : de quoi je me
mêle ?).
Cela dit, on se reportera au livre de Daniel
Ichbiat si l'on veut un exposé contradictoire au mien. Mais
je pense sincèrement qu'on sera déçu, car il
répète le discours de la République sans le
développer d'aucune manière, sans même y mettre
de l'ordre. Alors, aussi bien lire Jean-Noël Jeanneney dans
le texte original.
Miller, William, et Rita M. Pellen, Libraries and
Google, New York, Haworth Press, 2005, 240 p.
Rilk Anderson, Barton Callicott, Rachel Cooke,
Rebecca Donlan, Mark Y. Herring, Robert J. Lackie, William Miller,
Ronald Milne, Mark Sandler, Mary Taylor et Debbie Vaughim, une
baterie de spécialistes passe en revue les questions
(craintes et espoirs) soulevées par la tornade Google chez
les bibliothécaires, notamment avec les projets Google
Scholar (le célèbre système de Recherche
d'articles spécialisés), dit Schoogle, et, bien
entendu, le programme Recherche de livres. Tous les articles de ce
recueil recoupent exactement le sujet traité ici, mais le
surtitre de l'article de Recca Donlan et de Rachel Cooke est celui
qui rend le mieux compte de ma position :
« Running with the Devil : Accessing
Library-Licensed
Full Text Holdings Through Google Scholar »
(p. 149-157). Alors que la majorité des professeurs de
la Florida Gulf Coast University avaient beaucoup de
réticences à travailler avec Google, ils l'ont
finalement accepté sous la pression du public et de leurs
étudiants, simplement à cause de la popularité
du système de recherche. Que le résultat ait
présenté des forces et des faiblesses, ils ne l'ont
évidemment pas regretté. Il faut beaucoup
d'entêtement et de mauvaise foi pour refuser ce qui est
à la fois gratuit et populaire sous prétexte que le
prix doit en être caché et qu'on le paiera cher un
jour...
Polastron, Lucien X., la Grande
Numérisation : y a-t-il une pensée après
le papier ?, Paris, Denoël
(coll. « Impacts »), 2006, 198 p.
Plaisir de lecture assuré ?
Mieux : bonheur de lecture vraiment rare. Le comique,
l'ironie et l'humour de ce pamphlet sont au service d'un art
littéraire gratuit, comme tout art dont celui
d'écrire, sérieux, intelligent et d'une critique
modante. L'entreprise Recherche de livres de Google et ses
détracteurs seront passés à l'histoire, qu'on
relira encore cet essai.
Et il s'agit bien d'un
« essai », c'est son défaut, soit une
dérive qui nous conduit on ne sait trop où, à
partir d'une dénonciation de la mise en place de la TGB
François-Mitterrand, soit la BNF de Tolbiac (« le
dinosaure aux pattes en l'air »). L'argent
consacré à ce monstre préhistorique de
l'âge moderne aurait suffit à scanner une bonne partie
des collections de la bibliothèque, de sorte que le
splendide édifice de la rue Richelieu aurait
été suffisant pour accueillir, en son
« temple », les « adorateurs du
papier ».
Toutefois, avant de se terminer en queue de
poisson, l'essai aura eu tout le temps de présenter les
forces et les faibleses de l'entreprise Recherche de livres de
Google en regard d'un panorama des grandes bibliothèques
virtuelles et électroniques, inventaire modeste, mais
précieux (p. 106-114). Le tout, comme il se devait
(l'ouvrage paru en mars 2006 est bien de son temps, 2005), en
regard de l'« affaire » Google Print
dans la République française, 2004-2005. On a droit
à plusieurs points forts tout au long de ce
développement : les précurseurs français
du modèle de Californie guillotinés par la
République, critique des projets
« nationaux » et
« européens », état sommaire des
problèmes, des difficultés et des fermetures des
bibliothèques, rapaces juridiques des copyriths sur la
toile, etc. Et les points les plus passionnants sont dans
l'« et cetera », bien entendu. Pas une page
où l'on s'ennuie.
Ses conclusions ? Pourquoi en
voudriez-vous ?
C'est simplement dommage que son livre s'arrête.
Bon d'accord, il y en a une, si vous y tenez. Le Monde
avait publié le 8 février 2005 un extrait de cet
ouvrage alors en cours de rédaction sous le titre
(inventé) suivant : « La BNF chez
Google ? Chiche », et c'était bien la
conclusion de l'article. Lucien X. Polastron a également
prononcé une conférence à Genève le 29
avril 2005, qui était encore un plaidoyer pour que les
Grandes Bibliothèques ne boudent pas l'entreprise de Google.
Je ne connaissais pas ces deux exposés avant de les lire en
annexes de son essai (le premier n'étant jamais cité
dans l'Affaire de la République française contre
Google, ce qui est tout de même extraordinaire). Bref,
Polastron avait déjà fait connaître ses
conclusions avant de publier son essai. Une bonne chose de faite.
D'où le plaisir d'écrire à ce propos un texte
qu'on ne lira pas pour d'autre raison, un bonheur de lecture, je
l'ai déjà dit. Je vous ai parlé du style, de
l'expression et de la rédaction de cet essai de langue
française ? — Non. Je ne vais pas tout vous
dire, sinon ce ne sera plus la peine de le lire.
Racine, Bruno, Google et le nouveau
monde, Paris, Plon (coll. « Tribune
libre) », 2010, 153 p.
Il s'agit d'abord et avant tout d'une
publication à visée politique, ce qui n'empêche
pas l'ouvrage de figurer au nombre des exposés historiques
et même scientifiques sur la question des
bibliothèques électroniques.
Le premier objectif de l'ouvrage est double.
Il s'agit d'abord d'une réplique du président de la
Bibliothèque nationale de France (BNF) à son
prédécesseur, Jean-Noël Jeanneney.
« Réplique » n'est pas le bon mot. Il
s'agit plutôt de contrer l'entreprise de
désinformation à laquelle J.-N. Jeanneney a
présidé auprès de la classe politique et de la
presse. Tout cela se passe en France, il ne faut pas l'oublier
lorsqu'on étudie de discours de la République contre
Google. Alors, un livre du directeur de la BNF pour contrer celui
de son prédécesseur, c'est la moindre des choses.
Or, sur ce plan, l'essai de Bruno Racine est vraiment bien fait.
Pas une ligne de polémique, rien de pamphlétaire.
C'est un grand commis de l'État qui s'exprime avec l'art
d'un grand écrivain (je ne connais pas les romans ni les
essais de Bruno Racine, mais je pense qu'on sera nombreux à
les mettre sur nos listes de lectures). Oui, il vise directement
le dithyrambe de Jean-Noël Jeanneney et il le dit très
explicitement, mais cela est de l'ordre de l'enregistrement
(p. 58-59, 99-101 et 111), particulièrement en ce qui
concerne les critiques aberrantes sur le
« vrac », censé caractériser le
programme de Google en regard de celui de Gallica. De façon
plus générale, mais cela dépasse de beaucoup
J.-N. Jeanneney, c'est le discours patriotique de la
République contre les États-Unis de Google qui est
tout simplement étouffé, étranglé et
mis à mort de deux ou trois coups de plumes (p. 47, 52,
54 et 97 : c'est assez). Et tout cela se fait
tranquillement, sans hargne et sans rire. Cruel.
Mais la visée politique ne consiste pas
seulement à rétablir le bon sens dans l'analyse des
faits. Elle consiste à exposer la stratégie
politique de la France, du ministère de la Culture et de la
BNF vis-à-vis de Google. Bruno Racine, à titre de
président de la BNF, a choisi d'énumérer
publiquement les atouts qu'il croit avoir en main, en
espérant établir d'ici trois ou six ans un
partenariat efficace avec la compagnie de Californie. Comme il
s'agit de négociation (politique), je peux désigner
rapidement les cartes que le haut fonctionnaire croit avoir dans
son jeu. Sa carte maîtresse, c'est évidemment
Gallica, qui compte environ un million d'entrées (mais
beaucoup moins de livres), le plus grand budget d'Europe pour
scanner les livres des bibliothèques de France au cours des
trois prochaines années (mais ce n'est, objectivement, que
500 000 livres, dont la moitié de la BNF, ce qui n'est
à peu près rien). Plus, la bonne
volonté ! Et le plus extraordinaire, c'est qu'il
s'agit là de son meilleur atout. Non seulement Bruno Racine
n'est pas en guerre contre Google, mais il est assez intelligent
pour comprendre qu'il serait du plus haut intérêt de
la compagnie de s'entendre avec la BNF, en procédant par des
projets cumulatifs. Le prestige de la BNF vaut son prix.
Cela dit, nous sommes ici dans le cadre d'une
négociation à livre ouvert. Or, dans son essai, le
raisonnement de Bruno Racine affiche deux évidentes
faiblesses, sont la première est de bonne guerre. Il ne
peut pas admettre, bien entendu, que c'est la BNF qui est
« demanderesse » : seul Google peut
scanner rapidement et efficacement ses fonds. Il n'y a aucune
autre alternative actuellement. Il y a une certaine
naïveté politique (je crois que cela existe) à
vouloir embrigader les divers pays d'Europe dans un
« protocole » qu'on (c'est-à-dire la
France) imposerait ensuite à Google. Mais c'est de bonne
guerre, je l'ai dit. En revanche, et là c'est tout
simplement inquiétant, Bruno Racine répète
souvent dans son essai que les contrats de Google avec ses
partenaires bibliothécaires sont secrets et inconnus
(p. 51 et 115, notamment). Le président de la BNF
serait-il le seul à ignorer que ces contrats ont
été rendus publics au fil du temps et sont maintenant
du domaine public ? à finir par celui de la
bibliothèque municipale de Lyon, dévoilé le 26
novembre 2009. Ce manque d'information explique plusieurs des
erreurs de fait qu'on trouve tout au long de l'ouvrage sur les
rapports de Google avec ses bibliothèques partenaires et
notamment sur la propriété et l'usage de leurs
fichiers informatiques. Mais ce qui ne s'explique pas, c'est la
question de savoir comment le président de la BNF peut avoir
déjà entrepris des négociations avec Google
sans avoir en main ces contrats publics, sans que les services
juridiques de son institution ou du ministère de la Culture
ne les aient déjà décortiqués, pour en
trouver les failles et pour y localiser les clauses à revoir
en fonction des intérêts propres de la
bibliothèque nationale.
Cela dit, le dossier est à verser au
débit du discours de la République contre Google,
précisément parce qu'il ne s'agit nullement d'un
plaidoyer faisant l'apologie du programme Recherche de livres de
Google. « Google livres », comme le
désigne en abrégé Bruno Racine sur le
modèle de « Google books », est une
affaire qui ne concerne pas l'État français, pas plus
que n'importe quelle autre entreprise privée de par le
monde. La République a d'ailleurs fait la preuve, avec
Europeana (2007-2008), qu'elle ne pouvait même pas lui faire
concurrence. Dès lors, Bruno Racine se demande simplement,
et même timidement, pour ne pas heurter les enfants de la
patrie, si Google ne pourrait pas aider la BNF à remplir sa
mission, après que la bibliothèque de Lyon ait
répondu par l'affirmative.
Du point de vue journalistique et historique,
Google et le nouveau monde est un document essentiel
à l'analyse du discours de la République contre
Google. Il faut y voir, je présume, le cri du coeur des
responsables et des travailleurs de la BNF qui ont dû, sous
le règne de Jean-Noël Jeanneney, subir l'opprobre des
insanités véhiculées par l'intelligentsia et
la presse de France. Les bibliothécaires, je le sais
d'expérience, sont à tous les niveaux des gens
sensibles aux lecteurs de leurs livres, c'est aussi simple que
cela. En ce sens, les Jean-Noël Jeanneney et Robert Darnton
ne sont nullement des bibliothécaires. Bruno Racine, oui,
est l'un des leurs.
Son essai se développe en neuf
chapitres, de la grande et de la petite histoire de l'imprimerie et
de l'informatique jusqu'aux politiques des bibliothèques
électroniques que la BNF et le ministère de la
Culture se proposent de mettre en oeuvre. Les deux premiers
chapitres comparent judicieusement (et presque
polémiquement) les révolutions du livre industriel
(trois siècles, de Gutenberg à la grande presse
industrielle du XIXe siècle, en passant par les
Lumières) et du livre électronique (révolution
éclair, qui n'a pas trois décennies). Vient ensuite
le chapitre le plus modeste, mais le plus original : le
président de la BNF expose, organismes à l'appui, la
question qui remplace de plus en plus le casse-tête des
espaces physiques de la bibliothèque traditionnelle, celle
de la cueillette des données informatiques, notamment sur
l'internet, et le coût de leur protection et de leur
conservation. Les catalogues des bibliothèques, les
collections de livres virtuelles, les collections et
bibliothèques informatiques prennent de moins en moins
d'espace, mais coûtent de plus en plus cher à
gérer, non seulement à cause du renouvellement
incessant des systèmes d'exploitation et de recherche, mais
tout bonnement, et c'est ce que présente fort bien le
chapitre 3, leur préservation.
Le centre de l'essai développe le sujet
désigné par le titre, le nouveau monde de
l'informatique pour les bibliothèques créé
sous l'impact de Recherche de livres de Google :
« La révolution Google »,
« Google, l'éditeur et l'auteur » et
« Google et la crainte du monopole » (chapitres
4 à 6). On ne sera pas surpris de lire au fil de ces pages
un petit historique de la compagnie Google (avec une
démonstration sommaire dédiabolisant le programme de
recherche avec deux tests fort simples, l'un sur Corneille/Racine,
l'autre sur la Révolution française, pour montrer que
le système ne brûle pas les doigts de la
Francophonie); un historique de la mise en place du projet
Recherche de livres; un sommaire de la situation judiciaire en
décembre 2009; et, surtout, une présentation
rigoureuse de la nature des entreprises de Google en regard de sa
bibliothèque électronique, soit, tout simplement, son
fonctionnement économique, soit le « service
public » à « financement
publicitaire » : une forme du
« capitalisme cognitif ». Rien de cela ne fait
peur à Bruno Racine et il a bien raison. On a bien assez de
combats à mener, sans en lancer aucun d'avance sur simples
appréhensions.
Les deux derniers chapitres de l'essai, je
les ai déjà présentés implicitement,
car ils exposent les politiques actuelles de la BNF, d'une part en
ce qui concerne les oeuvres du domaines publics (pompeusement
qualifiées de patrimoniales), et d'autre part pour les
oeuvres protégées par le copyright. Inutile de dire
qu'on ne retrouvera pas, chez le directeur de la BNF, l'ardent
opposant que je suis aux privilèges éhontés
des prétendus « droits d'auteur ». En
revanche, sur ce point, il est vraiment étonnant de
constater que la participations des éditeurs au projet
Recherche de livres de Google tient à une ligne dans cet
essai : page 50, 12e ligne ! Pour qui a
fréquenté un tant soit peu Recherche de livres, il y
a là un évident déséquilibre en regard
des pages consacrées à la présentation sur
Gallica des éditeurs français scannés par le
Centre national du livre (17 000 livres, franchement,
on devrait oublier cela, car le programme de Google compte
aujourd'hui bien plus de 17 000 éditeurs, deux
fois plus !).
Le plus mauvais chapitre de l'essai est le
septième, « Splendeurs et misères
d'Europeana ». Il faut dire que le président de
la BNF aurait besoin d'un petit cours 101 sur la différence
qu'on doit faire entre les bibliothèques virtuelles
(Europeana et, encore largement, Gallica) et les
bibliothèques électroniques. D'autant qu'il confond
un portail et un serveur. Mais je pense que cela ne porte pas
à conséquence et s'explique facilement. Le
responsable de la BNF ne peut pas dire comme moi la
vérité, à savoir que l'essai anti-Google que
fut l'Europeana de Jean-Noël Jeanneney (2007-2008) n'aura
été qu'un petit pet informatique, qui aura
gaspillé beaucoup d'énergie et de fonds publics. Le
portail qu'on connaît aujourd'hui est tout simplement la
reprise du programme d'European Library, qui était sur
l'internet depuis 2005. La France y occupe aujourd'hui la
moitié de l'espace, mais c'est simplement le corpus de
Gallica et des autres ressources françaises, comme celle du
Louvre. Europeana (2008-2011) n'a absolument aucun rapport avec
une bibliothèque électronique, d'autant que tout cela
se consulte pour l'essentiel en mode image : c'est un petit
musée, une bibliothèque ou plutôt des morceaux
de bibliothèques virtuelles. Cela dit, en
négociation avec la compagnie Google, une déclaration
du genre : « On a notre Gallica, on a même un
Europeana, alors, attention, on pourrait bien se passer de vous,
Google ! », voilà qui est de bonne guerre, je
le répète encore, même si l'argument aura plus
d'impact auprès des enfants de la patrie que des citoyens
états-uniens, commerçants de la Californie,
spécialistes de la bibliothèque électronique,
qui eux ne s'y tromperont pas.
Si l'on oublie ce mauvais chapitre sur
Europeana, on peut encore compter quelques fautes. La plus
importante, à mon sens, est très fréquente.
Elle consiste à imaginer que l'avenir du livre est dans
l'informatique, après l'avenir bien passée du
manuscrit. C'est le modèle vélo-moto-auto. Le
président de la BNF ne sait pas que le livre est là
pour rester, et qu'il a devant lui un avenir où ne figure
pas le livrel ou la liseuse de textes virtuels ou informatiques.
Lorsqu'on atteint un sommet, son policier en livre de poche, il est
là pour rester, bien entendu. Ce qui n'empêche pas
qu'il continuera d'évoluer, mais ni plus ni moins que nos
vélos. Autre chose. En ce qui concerne Google, il est
plutôt comique de voir Bruno Racine reprendre la grande
question de l'« algorithme » (p. 57)
secret ! Il existe quelques dizaines de systèmes de
recherche sur l'internet, sur les fichiers informatiques de nos
ordinateurs et sur les réseaux privés. Il n'y a
aucun mystère là-dedans, s'agissant d'abord et avant
tout de recherche de chaînes de caractères qui se
mesurent à leur efficacité (la recherche
d'« images » est encore balbutiante). Autre
chose encore, autre accusation : évoquer le profilage
des utilisateurs par Google, en dehors de toute preuve ou
condamnation judiciaire, ne me paraît pas correct.
De bons points et quelques fausses notes
à la fois. Bruno Racine explique que la question du
désordre apparent de la bibliothèque
électronique est un faux problème (p. 62 et
suiv.), puisqu'il ne s'agit pas de classer des livres,
physiquement, sur des rayons, mais simplement de les mettre en
banque, alors que l'avenir sera dans les systèmes de
recherche qui permettront de les traiter de plus en plus
efficacement. En revanche, il n'explique pas l'évidence, en
ce qui concerne la recherche « en
bibliothèque » en regard de celle qu'on
mène « dans une bibliothèque
électronique », alors qu'il a la réponse
sur le bout de la langue : les occurrences obtenues par le
système Recherche de livres de Google correspondent tout
simplement aux pages et fragments que l'on a sous les yeux
lorsqu'on feuillette un livre, en librairie ou en
bibliothèque, rien de plus, rien de moins. Sauf que le
processus est inversé. En bibliothèque
électronique, on feuillette des livres qu'on n'a pas encore
pris en main. Il faudrait trouver un mot pour désigner le
contraire exact de feuilleter : parcourir les pages d'un
objet inconnu, sans savoir de quoi il peut s'agir. Comme j'ai
l'habitude de le dire, cela peut permettre de trouver plus vite
plus de livres qu'on a plus de temps pour lire ! Mais la
méthode traditionnelle, l'inverse, a déjà fait
ses preuves. Bruno Racine ne sait probablement pas, adepte de la
première (feuilleter), qu'il est en fait un battant de la
seconde (défeuilleter). En tout cas, grâce à
lui, la BNF pourrait bien changer de cap (ce dont il ne se doute
pas) pour passer de la bibliothèque virtuelle à la
bibliothèque électronique. Disons-le simplement,
d'Europeana à Google.
On verra dans douze ou quinze ans, même
si son mandat doit être renouvelé tous les trois ans,
s'il aura été un bon stratège politique.
Bruno Racine n'est ni pamphlétaire ni polémiste, mais
il désigne tout de même deux fois les
« idéologues » (p. 73 et 128). Je
ne connaissais pas l'emploi du mot en ce sens. Pour moi, c'est
plutôt lui, l'idéologue, ses adversaires n'ayant pas
deux idées. Il est vrai que je suis hégélien
et que j'exige qu'un raisonnement en compte au moins trois, sous la
forme de trois propositions. Bref, Bruno Racine est un fameux
idéologue, capable d'articuler un excellent discours
d'État, avec la maîtrise d'un écrivain.
—— Bibliographie
Jean-Louis de Montesquiou, « Google is not
evil ! », BooksBlogs, 3 mai 2010.
Salaün, Jean-Michel, « Bibliothèques
numériques et Google Print », Regards sur
l'actualité (« La documentation
française », à paraître le 1er
décembre 2005, prépublication sur la toile à
l'adresse suivante :
ArchiveSic
< archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001576.html >
La première partie de l'article présente l'entreprise
Google; la seconde recoupe le sujet du présent
épilogue, soit le projet de Google et les attaques de ses
opposants (avec les références précises aux
documents de première main); toutefois, l'article se termine
bien mal, avec une énumération de
généralités moralisatrices et une
classification fort approximative des
« bibliothèques en ligne ».
On peut à bon droit se méfier
d'un pamphlet intitulé « La République
française contre Google » et je me méfiais
de moi-même avant de lire l'excellente analyse de Jean-Michel
Salaün intitulé « Bibliothèques
numériques et Google Print ». Certes, son analyse
paraîtra à première vue plus
pondérée que la mienne, mais cela tient simplement au
fait qu'il intériorise les critiques infondées visant
le projet de Google. Ainsi s'interroge-t-il sur la
« pérennité » du projet de Google
(de quoi je me mêle ?), y voyant des
intérêts commerciaux et industriels (opposés
aux intérêts « politiques » et
« culturels », évidemment : de
quoi je me mêle ?), allant jusqu'à s'interroger
sur la pertinence de « privatiser (sic !) des
index qui ouvrent l'accès à notre patrimoine
culturel » ! — de quoi je me mêle ?
Le tout doublé, bien entendu, d'une opposition des
conceptions latine et anglo-saxonne — c'est-à-dire
française et californienne ! disons-le, ou plus
précisément des shérifs de la
République contre Google, comme je le dis plus justement je
crois, ce qui correspond très simplement aux shérifs
et aux novateurs de la toile : rien de latin ni d'anglo-saxon
là-dedans, et ciel ! laissons ce racisme aux dirigeants
et fonctionnaires de la République.
Valensi, Michel. « Petit traité plié
en dix sur le lyber », Libres enfants du savoir
numérique, Paris, Éditions de l'Éclat,
avril 2000; « Les petits éditeurs votent
Google », Libération, 7 juin 2006 (le titre
n'est pas de l'auteur, mais du quotidien); « Faut-il une
grande cuillère pour signer avec Google ? »,
article en version préliminaire (20 septembre 2006) à
paraître dans les Cahiers du Syndicat de la librairie
française.
Défense et illustration de Recherche de
livres de Google par le directeur des éditions de
l'Éclat (l'entente de l'éditeur français avec
Google est du 25 août 2005). Il faut dire que les
éditions de l'Éclat étaient probablement sur
l'internet bien avant le projet de Google.
Vidal, Jérôme, « La révolution
numérique et l'avenir du livre », chap. 3 de
Lire et penser ensemble : sur l'avenir de l'édition
indépendante et la publicité de la pensée
critique, Paris, Éditions Amsterdam, 2006,
p. 83-92.
Présentation de l'implication des
éditions d'Amsterdam sur l'internet. Si l'on imaginait que
le présent épilogue de mon dernier prologue est le
moindrement agressif, on ferait bien de lire ce chapitre où
Jérôme Vidal accuse Jeanneney de désinformation
et de tartufferie (notamment p. 86-88), avec une rare
virulence.
Vilaça, Olivier, « Google Print :
changement de support ou changement de
paradigme ? », EspacesTemps.net, 1er novembre
2005 et 5 février 2006 :
<
espacestemps.net/document1684.html >
Introduction simple et efficace aux fonctions
de Recherche de livres de Google telles qu'on pouvait les exploiter
à ce moment. Tout ce qu'ignoraient alors le
président de la République et son ministre de la
culture et de la communication.
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